Bibliothèque nationale : Dépôt légal et collection sonore sur Internet

Vol. 5, no. 2, Automne 2000

par Centre Mnémo, THÉRIEN Robert

Le Centre Mnémo s’associe à la Bibliothèque nationale du Québec afin de mieux faire connaître les raisons et l’importance du dépôt des oeuvres sonores réalisés au Québec. Cela est d’autant plus important dans le milieu de la musique traditionnelle que la plupart des productions (CDs ou cassettes) ne sont pas distribués dans le réseau commercial et sont ainsi fort difficiles à retracer par la BNQ. Le Centre Mnémo, par son Guide Mnémo et par d’autres moyens, a déjà fourni des informations à la BNQ afin qu’elle puisse rejoindre les musiciens et musiciennes qui produisent des Cds et cassettes. Vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur les raisons et les procédures du Dépôt légal des oeuvre sonores.

La Loi sur la Bibliothèque nationale du Québec impose aux éditeurs le dépôt, gratuit et généralement en deux exemplaires, de tout document publié au Québec. On appelle cette obligation le dépôt légal.

Le dépôt légal permet à la Bibliothèque nationale du Québec de rassembler, de conserver et de diffuser l’ensemble du patrimoine documentaire québécois publié. Elle devient ainsi la mémoire exhaustive du Québec, puisque tout ce qui s’y publie doit lui être confié. Les deux exemplaires déposés sont utilisés à des fins différentes : le premier exemplaire est entreposé dans des conditions idéales de conservation ; le second exemplaire est mis à la disposition du public, pour consultation.

Le premier règlement sur le dépôt des documents publiés est entré en vigueur le 1er janvier 1968. Il s’appliquait alors aux livres, brochures, livres d’artistes, journaux, revues et partitions musicales édités au Québec. Suivirent les cartes géographiques en 1980. Le règlement actuellement en vigueur (Décret 359-92, 18 mars 1992), englobe tous les documents cités ci-haut auxquels se sont ajoutés les affiches, les cartes postales, les estampes, les reproductions d’oeuvres d’art, les enregistrements sonores, les microformes, les documents électroniques et les logiciels.

L’acquisition de documents du patrimoine documentaire québécois par dépôt légal est complétée par l’acquisition de documents par achat , par dons et par échanges. Avantages pour les éditeurs Chaque document déposé fait l’objet d’une description bibliographique qui est versée dans la base de données de la Bibliothèque, Iris, accessible à tous gratuitement via le réseau Internet. Cette description est également intégrée dans la Bibliographie du Québec, un mensuel édité par la Bibliothèque nationale qui répertorie tous les documents déposés et qui est diffusé largement auprès des bibliothèques, centres de documentation et librairies. La Bibliothèque publie également plusieurs autres bibliographies, inventaires et catalogues dans lesquels apparaissent les documents déposés. Ceux-ci sont également mis en valeur par des expositions.

Centre Mnémo

BNQ : La collection sonore sur lnternet.

La bibliothèque nationale (www.biblinat.gouv.qc.ca) a récemment mis en ligne une part de sa collection sonore, par l’entremise de son site web . Il s’agit essentiellement d’oeuvres publiées avant 1949 et donc libres de tout droit. Spécifions tout de suite que cela n’est aucunement relié au dépôt légal et au texte qui précède : ce n’est pas parce que vous effectuez le dépôt légal de votre dernier CD que celui-ci se retrouvera en ligne, loin de là !

La numérisation de 2 000 pièces musicales

(extrait d’un article publié dans le bulletin de la Bibliothèque nationale du Québec : « À rayons ouverts », nƒ 46, avril-juin 1999)

Par le dépôt légal, les acquisitions et les donations, la Bibliothèque nationale du Québec a réuni une importante collection d’enregistrements sonores couvrant pratiquement tout le XXe siècle. Le projet de numérisation des enregistrements québécois vise à rendre accessible la partie de cette collection qui regroupe les pièces musicales réalisées avant 1949. Si l’on excepte quelques rares pièces (Mary Travers (La Bolduc), Ovila Légaré, Raoul Jobin...) qui ont connu une seconde vie grâce à des rééditions audionumériques, ces enregistrements sont pratiquement inconnus du grand public et même des chercheurs. Environ 13 000 enregistrements sonores québécois ont été produits durant cette période.

La collection de la Bibliothèque réunit environ 85 % des enregistrements québécois produits au cours de la première moitié du siècle. Certains exemplaires ne sont toutefois pas en assez bonne condition pour être numérisés. La sélection, effectuée de concert avec les responsables de la Section de la musique, a permis de choisir 2 000 pièces dans le but d’offrir au public et aux chercheurs un échantillon significatif. La Bibliothèque a favorisé la chanson et l’art lyrique, bien que certaines pièces instrumentales folkloriques aient également été sélectionnées.

Comme aucun projet d’une telle envergure n’avait encore été réalisé dans le monde, il fallait donc prévoir une certaine période d’expérimentation et une mise au point progressive de chaque étape du processus de réalisation.

par Robert Thérien



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