Cet article vient conclure un triptyque sur le folklore québécois à la radio des origines. Simplement pour mémoire, les précédents volets de la série portaient sur la Brasserie Frontenac et la Living Room Furniture, deux des rares compagnies privées qui commanditaient à l’époque des radiodiffusions de folklore. Le présent texte propose d’aborder le folklore des ondes à partir de la seule grande émission de l’entredeux-guerres qui était subventionnée par l’État du Québec, à savoir L’Heure provinciale. Contrairement aux artistes proches des Veillées du bon vieux temps de Conrad Gauthier, nous verrons que les invités de cette émission ont tous en commun d’avoir favorisé les airs de folklore interprétés avec des voix classiques, formées à l’opéra. C’est en bonne partie pour cette raison que j’ai qualifié dans ma thèse de doctorat leur style de « lyrique ». Avant d’aller plus loin, quelques mots sur le contexte sociopolitique dans lequel naît ce rituel radio hebdomadaire.
À la fin des années 1920, le réseau de Radio-Canada n’existe pas encore. Toutes les stations radiophoniques du pays sont de propriété privée et l’envahissement des ondes canadiennes par des émissions américaines commence à générer de l’inquiétude. Seulement pour le poste CKAC de Montréal, au moins la moitié de la programmation est de langue anglaise, largement alimentée par les États-Unis. En réaction aux préoccupations identitaires de la population, le gouvernement fédéral lance le 6 décembre 1928 la première Commission royale d’enquête sur la radiodiffusion au Canada, aussi appelée Commission Aird. Devant les parlementaires, le directeur de CKAC défend bec et ongles sa politique d’affiliation au grand réseau étatsunien CBS. L’objectif, clame-t-il, est de rendre accessibles aux Canadiens les émissions les plus exclusives, les concerts symphoniques de New York, par exemple. Le journal La Presse, propriétaire de CKAC, publie entretemps de nombreux éditoriaux s’opposant à l’étatisation de la radio. Afin de préserver les revenus de commanditaires, l’entreprise paraît avoir eu tout intérêt à éviter de voir son marché fragmenté par la concurrence d’État. La Commission Aird dépose son rapport final en septembre 1929. On y prend acte de l’influence prépondérante des postes américains sur les stations radiophoniques canadiennes et on déplore aussi l’absence au pays d’un réseau de communication est -ouest. Ces conclusions seront à l’origine de la première Loi Canadienne sur la radiodiffusion et mèneront en 1936 à la création de CBC/Radio-Canada, une radio publique calquée sur le modèle de la British Broadcasting Corporation (BBC). L’exclusivité fédérale des pouvoirs en matière de radiodiffusion sera contestée en vain par le Québec et l’Ontario.
C’est dans ce contexte que l’émission L’Heure provinciale arrive en ondes, le 17 décembre 1929, quelques mois seulement après la fin des travaux de la Commission Aird. Grâce à un financement entièrement fourni par le Ministère des Terres et Forêts du Québec, la série est radiodiffusée deux fois par semaine pendant dix ans, soit les mardis et vendredis soirs, jusqu’en septembre 1939. Dans sa conception même, L’Heure provinciale entretient une double vocation d’éducation populaire et de divertissement. On y présente des causeries d’un quart d’heure sur des sujets culturels variés, suivies d’un mélange de musique classique, de théâtre et de récitations poétiques, sans oublier la chanson et le folklore d’un certain goût. La codirection de L’Heure provinciale est assurée par Édouard Montpetit, secrétaire général de l’Université de Montréal, et Henri Letondal, critique de théâtre et journaliste à La Patrie.
Dans mon dernier article, je soulignais que la carrière publique de Madame Bolduc prend vraiment son envol en décembre 1929. Coup sur coup, l’artiste connaît alors un immense succès sur disque pour sa chanson « La Cuisinière » et une première présence en ondes remarquée, en compagnie de Conrad Gauthier pour l’émission Living Room Furniture de l’avant-veille du Jour de l’An. Il est absolument remarquable que tout cela se passe à quelques jours d’intervalle du lancement officiel de L’Heure provinciale… d’autant plus qu’en dix ans de radiodiffusion, jamais la célèbre turluteuse de reels n’y aura été invitée, pas même une seule fois (Lang 2011). Or, on sait qu’Henri Letondal a montré publiquement son appréciation de l’auteure-compositrice-interprète pionnière en signant une notice nécrologique dans Radiomonde, le 3 mars 1941. Trop peu, trop tard ?
Dans le but de mieux comprendre les raisons qui motivent les porte-étendards d’un style folklorique « lyrique » à s’éloigner de l’esthétique des Veillées du bon vieux temps de Conrad Gauthier, commençons par prêter attention à la plume de certains critiques bien en vue dans les revues et journaux de l’époque.
Une vision « lyrique » du folklore
Il faut d’abord garder à l’esprit que le style folklorique des Conrad Gauthier, Madame Bolduc, Isidore Soucy et autres vedettes de la Living Room Furniture est fortement apparenté au commerce des théâtres burlesques de Montréal, en particulier à celui du Théâtre National de La Poune. Pour toutes sortes de raisons idéologiques que les exemples ci-dessous vont étayer, les pratiques de ce milieu populaire étaient ouvertement méprisées par la critique culturelle d’élite, qui domine les publications relatives à la musique comme les revues La Lyre et Le Passe-temps ou les pages culturelles des quotidiens La Patrie, Le Devoir et La Presse.
Dans la livraison de mars 1925 de La Lyre (no 29), on trouve par exemple un texte d’opinion d’Henri Letondal qui, sous le pseudonyme de Fabrio, décrie avec véhémence les Veillées du bon vieux temps de Conrad Gauthier, « [cette] ridicule et inutile parade de “canayens” en perruque carotte, en pantalons rapiécés, en chemise d’étoffe du pays et en soulier de boeufs […] ». L’auteur y dénonce vertement les« inutiles pitreries », la « langue farcie des plus atroces anglicismes », le tout étant présenté comme « dangereux pour notre réputation ». En d’autres mots, le critique voit la mise en scène théâtrale du folklore comme une affreuse contamination de la belle tradition ethnologique canadienne-française. Il assimile par ailleurs la langue populaire anglicisée des classes ouvrières à une grave menace au bon parler français.
Dans Le Passe-temps de février 1931 (no 834) paraît le texte « Alouette Fox-trot » de Nicolas Tillemont, auteur qui vilipende cette fois les métissages du folklore et du jazz. Dans une diatribe sentie contre l’interprétation à la radio du folklore canadien-français à la sauce fox-trot, l’auteur s’insurge que, pour quelques heures de « rares chefs-d’oeuvre [de musique classique] », il nous faut « subir un charivari de musique nègre », des « farces plus ou moins spirituelles » et des « annonces ahurissantes ». Il conspue sans ménagement cette façon de « profaner une chanson nationale et de nous la servir par radio sous forme de fox-trot ». Sa litanie de déplorations se poursuit : « On va maintenant “négrifier” nos vieux airs canadiens [alors que] nos anciens quadrilles, gigues ou rigaudons sont cent fois plus harmonieux. » Dans un jugement lapidaire, il conclut, non sans un relent de racisme, que « le jazz, c’est de la musique nègre avec accompagnement de tam-tam [qui] déforme le goût ». Au-delà de l’opposition folklore/jazz, on voit bien que le commerce du patrimoine est très mal reçu. En revanche, il est surprenant que la danse traditionnelle canadienne-française se présente ici tel un rempart à l’influence néfaste du jazz, au sens large. Ce point de vue n’est pas partagé par tous les critiques.
Dans La Patrie du 17 janvier 1931, Édouard Baudry s’épanche à son tour sur « Le Faux folklore » : « Le soir des Rois, notre collègue et excellent ami Léopold Houlé, faisait à L’Heure provinciale une causerie radiophonique intitulée Le Parler de chez nous et traitant d’une manière générale de la façon dont la langue française est parlée au Canada. Certains passages de cette causerie se rapportaient au théâtre, ou plus exactement à certaines manifestations théâtrales du terroir, qu’on essaie de nous faire prendre pour du folklore et qui, est-il encore besoin de le dire, ne sont folkloriques que dans l’imagination de leurs organisateurs. […] Cela est profondément vrai et lorsqu’on a pu comparer les belles reconstitutions folkloriques du Festival de Québec, par exemple, à certains théâtres d’expression populaire, on ne peut faire autrement que de regretter l’usage abusif qui est fait du mot “folklore”. » Cette fois, on oppose la démarche ethnologique authentique qui serait derrière l’organisation des Festivals du Canadien Pacifique, avec Charles Marchand et ses Troubadours de Bytown, à la dégradation des traditions de folklore sur la scène du Monument national, incarnée par les Veillées du bon vieux temps de Conrad Gauthier. Or, le critique ne semble pas percevoir que Charles Marchand et le Carillon canadien proposent eux-mêmes un folklore modernisé, en rupture avec la tradition (voir Bellemare [à paraître], Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique).
Dans un dernier exemple, tiré de La Patrie du 16 décembre 1931, Lucien Parizeau signe un texte intitulé simplement « Folklore : le bon et le mauvais ». Les quelques indications qu’il y donne permettent de saisir encore mieux la vision culturelle élitiste, amplement plus favorable au folklore chanté à la façon classique qu’aux violoneux et à la gigue : « Je ne vois pas la noblesse de l’épluchage [de blé d’inde] ni la beauté d’une gigue à deux. Le pis est de confondre le vrai folklore, lequel éclaire les contemporains sur l’âme et le caractère louable des générations enfouies dans le cimetière de la Côte-des-Neiges, avec la parodie puérile de quelques costumes rustiques. […] Nos mots de “brunante” et d’“indésirable” sont bons. Mais je doute d’offrir au ravissement des peuples civilisés des “Ôte-toé que j’me mette” ou des “Asseille à m’aouère”. […] Tant que notre esprit, cette bretelle accrochée par mégarde aux commodes anciennes, [ne] se brisera point de ses attaches, nous nous contenterons probablement de danser la gigue. […] Feu Charles Marchand savait des refrains vraiment savoureux, et qui exprimaient l’âme gaillarde et crédule des anciens. Mais qu’on ne vienne point me dire que les couplets de quelques pitres de la radio sont des fragments de folklore. Ce sont des affiches propres à publier que, sur la scène d’opéra-comique où s’égosillent les ridicules, les Canayens sont un peul à. » (c’est moi qui souligne en italique).
Le « Vrai folklore » de L’Heure provinciale
Voilà donc où nous en sommes. Selon l’ethos clérico-nationaliste qui oriente l’essentiel de la critique artistique du temps, le parler populaire anglicisé des classes ouvrières, le commerce du folklore et la mise en scène théâtrale des danses de violoneux — trois traits éminemment caractéristiques des chansons de Madame Bolduc — représentent un faux folklore à rejeter catégoriquement. Des Troubadours de Bytown de Charles Marchand à La Bonne chanson de l’abbé Gadbois, le seul vrai folklore admis des élites sera celui d’ensembles vocaux à la prononciation soignée, avec l’accompagnement d’une partie de piano classique ou d’une section de cordes. C’est précisément ce style « lyrique » que l’on retrouvera chez les artistes proches de L’Heure provinciale.
Charles Marchand et le Carillon canadien commencent dès 1921 à interpréter des airs de folklore canadien. En 1926-1927, ils publient la revue folklorique Le Carillon avec la collaboration de John Murray Gibbon, le publiciste du Canadien Pacifique. Ce sont ces mêmes partenaires qui mettent sur pied au Château Frontenac de Québec les Festivals du Canadien Pacifique de 1927, 1928 et 1930. Charles Marchand fonde les Troubadours de Bytown en 1927, à l’occasion du premier de ces Festivals du CP et du soixantième anniversaire de la Confédération canadienne. Lorsqu’il meurt prématurément en 1930, peu avant le troisième Festival du CP, c’est Lionel Daunais, lauréat du Prix d’Europe 1926 et jeune premier à la Société canadienne d’opérette, qui le remplace au sein des Troubadours de Bytown. Toujours en 1930, le pianiste Oscar O’Brien forme de son côté le Quatuor Alouette afin de poursuivre l’oeuvre folklorique du même Charles Marchand. En 1932, Lionel Daunais lance son propre Trio lyrique avec Anna Malenfant et Ludovic Huot. À leur suite, les années d’entre-deux-guerres voient fleurir toute une flopée d’ensembles vocaux « lyriques » éphémères, aujourd’hui généralement oubliés : le Septuor de La Bonne chanson d’Arthur Blaquière ; le Quatuor impérial de Charles Goulet ; le Quatuor montréalais d’Émile Gour ; les Chanteurs du Saguenay d’Albert Marier ; les Grenadiers impériaux de François Brunet ; le Trio Sélect de Jacques Labrecque ; l’Association des chanteurs de Québec d’Émile Larochelle et Omer Létourneau ; les Variétés lyriques de Lionel Daunais et Charles Goulet, etc. Et à la fin des années 1930, on retrouve bien sûr des voix classiques à la radio pour Le Quart d’heure de La Bonne chanson.
Sans surprise, la programmation de L’Heure provinciale offre une tribune de choix aux artistes québécois du monde de la musique classique et de l’opéra. Dans son mémoire, Johanne Lang (2011) propose une impressionnante synthèse de tous les compositeurs, chanteurs, pianistes, ensembles instrumentaux, orchestres et chorales entendus à l’antenne durant la décennie. Parmi les compositeurs classiques québécois les plus joués figurent les Calixa Lavallée, Charles Wugk Sabatier, Ernest Gagnon, Ernest Lavigne, Alexis Contant, Alfred Laliberté, Guillaume Couture, Jean-Josaphat Gagnier, Arthur Letondal, Claude Champagne, Léo-Pol Morin, Henri Miro, Oscar O’Brien, Omer Létourneau, Hector Gratton, Rodolphe Mathieu et son fils André, le jeune pianiste prodige dont la musique a été récemment redécouverte par Alain Lefèvre (Lefebvre et Pinson 2009 ; Bellemare [à paraître], L’Action nationale). Alors que L’Heure provinciale est retransmise dans la Vieille Capitale, on invite occasionnellement les chefs d’orchestre Jean-Robert Talbot de la Société symphonique de Québec ou Edwin Bélanger du Cercle harmonique. Dans les émissions consacrées à l’opérette, l’École d’art lyrique de Jeanne Maubourg est fréquemment à l’honneur.
Parmi les principaux artisans du folklore « lyrique » à L’Heure provinciale, on retient surtout les noms de l’auteur-compositeur-interprète Lionel Daunais et d’Anna Malenfant, membres fondateurs du Trio lyrique (Figure 6), de même que ceux du Quatuor Alouette et de son directeur artistique Oscar O’Brien. On note aussi un certain nombre de présences d’Albert Viau, François Brunet et Jules Jacob, tous chanteurs de formation classique et futurs collaborateurs à La Bonne chanson de l’abbé Gadbois. La majorité des arrangements de mélodies de folklore au programme sont l’oeuvre d’Oscar O’Brien, Pierre Gauthier, Louis Bédard, Louis-Philippe Laurendeau ou Jean-Baptiste Denys.
L’Heure provinciale propose en outre quelques émissions spéciales qui mettent à l’avant-plan la chanson et le folklore. Dès le 24 juin 1930, un programme de la Fête nationale met à contribution l’Association des chanteurs de Montréalde Jean Goulet et l’Harmonie de Montréal d’Edmond Hardy. En janvier 1934, le publiciste du Canadien Pacifique John Murray Gibbon vient lui-même commenter en ondes son recueil Melody and the Lyric From Chaucer to the Cavaliers, qui s’est mérité le Prix David.
En juillet de la même année, Madame Jean-Louis Audet offre une causerie sur « La Chanson » dont la présentation est avare de détails. Nous savons que cette dame, Yvonne Duckett (1889-1970) de son vrai nom, a offert pendant plusieurs décennies des cours de diction aux enfants directement de son studio du 3959, Saint-Hubert, sur le Plateau Mont-Royal (Audet 2007). On trouve la trace de son enseignement dans les deux ouvrages qu’elle a publiés, à savoir Les Monologues du petit monde, avec commentaires, quelques éléments de phonétique et le cours des moyens (Beauchemin, 1938) et le Manuel de français oral : phonétique et diction à l’usage des Canadiens français (s.é., 1956). Non seulement Madame Jean-Louis Audet a-t-elle formé une génération d’acteurs au temps des Compagnons de Saint-Laurent du père Émile Legault, mais elle a aussi initié nombre d’artistes de la chanson à l’art de la diction. Parmi ses élèves célèbres, Raymond Lévesque, Pierre Lalonde, Joël Denis et Dominique Michel, entre autres.
En mars 1935, L’Heure provinciale offre un programme spécial de musique irlandaise à l’occasion de la Saint-Patrick. Au mois de décembre suivant, l’émission de fin d’année contient des conférences ludiques sur le piano humoristique et l’humour dans la musique moderne, par Oscar O’Brien, de même que sur l’humour dans la chanson et la chansonnette, par Jeanne Maubourg. Enfin, en octobre 1937, Madame Jacqueline Boucher présente un exposé tout simplement intitulée « Le Folklore canadien-français existe », sans autre forme de description. Il serait heureux de pouvoir un jour retrouver les textes de ces présentations dans les journaux d’époque. L’Heure provinciale manifeste vers le milieu des années 1930 une ouverture nouvelle à la chansonnette de France en inaugurant un segment d’émission qui y est spécifiquement consacré. Cette orientation est l’objet de la dernière section de l’article.
Les Refrains que l’on aime entendre
L’une des conséquences indirectes de la Commission Aird est l’augmentation significative de temps d’antenne imparti à la chansonnette de France dans la programmation des chaînes radiophoniques privées du Québec. Le phénomène est particulièrement visible à compter 1932, l’année de lancement de la Commission canadienne de radiodiffusion avec les postes CRCM (Montréal) et CRCQ (Québec). Ce réseau national de transition est fondé sur les anciennes infrastructures des chemins de fers canadiens. Il constituera en 1936 la base du nouveau service public de Radio-Canada.
Toujours est-il que CKAC lance au cours des années 1930 des émissions de type café-concert montmartrois comme Allô Paris, animée par Henri Letondal. Le volet « Les Refrains que l’on aime entendre » de L’Heure provinciale se veut lui aussi un moyen d’augmenter la part de radiodiffusion de chansonnettes de France, notamment les titres à succès des Vincent Scotto, Charles Trenet et Tino Rossi. L’émission accueille bientôt les chanteurs de charme québécois Fernand Perron et Jean Lalonde — le père du Pierre Lalonde de Jeunesse d’aujourd’hui.
Ces émules locaux des Tino Rossi, Luis Mariano et Frank Sinatra détonnent dans la programmation de L’Heure provinciale, mais uniquement si l’on néglige de préciser qu’ils ont d’abord été formés au chant opératique. Fernand Perron, surnommé Merle rouge, est reconnu aux récitals radio de fin d’année pour son interprétation poignante du célèbre Minuit chrétien d’Adolphe Adam. Quant à Jean Lalonde, le Don Juan de la chanson, il cumule ses apparitions aux programmes d’État tout en partageant avec Ovila Légaré l’animation de la populaire émission Chantons en chœur. Son type vocal crooner, avec une voix posée dans le registre grave, fait de lui un précurseur des Fernand Robidoux, Fernand Gignac et autres Michel Louvain.
Bibliographie
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Lefebvre, Marie-Thérèse et Jean-Pierre Pinson. 2009. Chronologie musicale du Québec, 1534-2004 : musique de concert et musique religieuse. Avec la collaboration de Mireille Barrière, Paul Cadrin, Élisabeth Gallat-Morin, Bertrand Guay et Micheline Vézina. Québec : Septentrion.
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*Archives microfilmées des journaux La Presse et La Patrie, Collection nationale, BAnQ
*Archives de folklore et livres rares, Université Laval
*Périodiques La Revue populaire et Radiomonde, Collection nationale, BAnQ
*Périodiques La Lyre et Le Passe-temps, Collections numériques, BAnQ
Luc Bellemare, Ph.D. en musicologie (Université Laval, 2012)
Chercheur postdoctoral affilié au CRILCQ-UQÀM et à BAnQ
Chargé du projet web « Musiques du Québec » à la Société québécoise de recherche en musique (SQRM) www.sqrm.qc.ca