Catherine Couturier est journaliste indépendante (Le Devoir, Québec Science, Agence Science-Presse), et baigne dans le milieu de la danse traditionnelle depuis plus de 25 ans.
Trois groupes de la relève partagent leurs réflexions autour de leur démarche artistique.
Ils ont entre 25 et 34 ans, et ont des parcours et des approches complètement différentes sur leur pratique de la musique traditionnelle. Alexis Chartrand et Nicolas Babineau, du duo Babineau-Chartrand, Mathieu Baillargeon et Marie-Desneiges Hamel, de La Déferlance, et Mélina Mauger-Lavigne, de Germaine, se sont réunis autour d’une table ronde (virtuelle) pour partager leur démarche artistique et leurs réflexions autour de la tradition, de la réappropriation, et sur la façon dont ils manipulent la matière première qu’est la musique traditionnelle.
Pouvez-vous d’abord chacun vous présenter, et me parler de votre groupe ?
Mélina Mauger-Lavigne (Germaine) : J’ai 28 ans, et je représente Germaine aujourd’hui. Nous avons fondé Germaine à trois — Florence Mailhot-Léonard, Myrianne Cardin-Houde et moi-même — pour nous permettre de faire du chant et de la gigue ensemble [NDLR : les trois ont fait partie d’ensemble de danse traditionnelle]. Rapidement, on s’est rendu compte qu’on pouvait reprendre des chansons de femmes, et le projet s’est plutôt développé autour de cette idée, tout en gardant l’idée de la podorythmie et de la gigue. Puis se sont ajoutées Marie-Laurence Lamothe-Hétu et Patricia Ho-Yi Wang. Ça a scellé l’idée du projet, et c’est là qu’on a commencé à s’appeler Germaine, et qu’on a décidé de prendre des chansons de femmes (ou d’hommes, qu’on va modifier pour faire chanter une narratrice), et de porter un message.
Photo : Le groupe Germaine
Nicolas Babineau (Babineau-Chartrand) : J’ai 25 ans, et je suis guitariste pour le duo Babineau-Chartrand.
Alexis Chartrand : Moi, j’ai 26 ans. J’ai grandi dans le milieu de la première génération du revival [NDLR : Alexis est le fils de Pierre Chartrand et d’Anne-Marie Gardette]. Par mon contexte familial, j’ai eu accès très jeune à des artistes établis : Richard Forest, Éric Favreau, André Brunet… J’ai étudié la musique classique au secondaire, puis j’ai fait beaucoup de musique contemporaine au cégep. Nicolas, lui, vient d’une famille où il y a un peu de musique amateur. Il a étudié quelques années au conservatoire de musique de Trois-Rivières et il a découvert la musique traditionnelle au début de l’adolescence. On s’est croisé, comme on croise un peu tout le monde dans le milieu. De fil en aiguille, on a eu l’occasion de monter un spectacle en duo à la fin de 2016, et au début de 2017 on a fait une tournée dans les communautés francophones d’Alberta et enregistré notre premier album, Gigue à deux faces. On s’est vite rendu compte qu’on avait un intérêt commun pour une musique traditionnelle ancrée dans un vieux répertoire, donc peu marquée par des compositions récentes, à quelques exceptions. On a décidé d’explorer ça à travers une approche assez nuancée, des arrangements plutôt tranquilles, lents, et introspectifs.
Récemment, on a intégré le violon baroque dans le duo. C’est une démarche anachronique, parce que le répertoire québécois est profondément lié au violon et à l’archet modernes. Intégrer un instrument plus vieux que les reels permet de creuser dans cette recherche d’une musique traditionnelle pointée vers l’introspection, l’interprétation plus lente.
Mathieu Baillargeon (La Déferlance) : J’ai 25 ans. Moi et Daniel [Fréchette, le violoniste de la Déferlance] avons une formation classique, alors que Marie a un background plutôt trad…
Marie-Desneiges Hamel : Moi j’ai 33 ans, mais quand l’article va paraître, j’aurai 34. Je suis la vieille relève ! Je suis tombée dans le monde trad dans la vingtaine, mais j’ai commencé l’accordéon à 7 ans. Mes professeurs d’accordéons n’étaient pas dans le monde trad, mais j’apprenais des pièces trad. Au départ, on était 4 dans La Déferlance ; le guitariste a quitté le groupe, mais on est à nouveau 4, comme un contrebassiste s’est joint à nous .
Où allez-vous chercher votre répertoire ?
Mathieu : Notre répertoire vient de différents endroits, mais une grosse partie se passe en jam ou en côtoyant d’autres musiciens… Récemment, la matière première vient de nous, parce que l’on compose davantage.
Marie-Desneiges : Il y a des gens qui font de la collecte ; nous, on n’en a pas fait, mais on bénéficie du travail de recherche d’autres personnes.
Alexis : J’ai un peu plus fait de recherche de répertoire dans le duo. Ça fait longtemps que je baigne dans le milieu, donc j’ai accumulé pas mal de répertoires. Avec le duo, on se concentre sur le répertoire de violon du 20e siècle. Nos sources viennent d’enregistrements d’archives, commerciaux, ou de compilations. On a exploré tous les médiums : de YouTube à de vieilles patentes qui ont été numérisées sur des rouleaux de cire, des partitions, des livres de Marius Barbeau pour l’interprétation des airs de chansons traditionnelles… On ratisse large.
Photo : Le duo Babineau-Chartrand
Mélina : Pour nous, c’est surtout des chansons qui nous sont arrivées d’une histoire, de l’expérience d’une des membres. Marie-Laurence a travaillé longtemps au Village québécois d’antan, et connaissait plusieurs chansons. Le père de Myriam lui a chanté beaucoup de chansons lorsqu’elle était jeune. Sinon, on est parties en tournée avec des groupes de danse, et on s’est retrouvées à chanter dans les autobus, avec des groupes de la France. Ensuite, on va explorer les différentes versions soit dans les archives, dans les cahiers de chansons, sur YouTube — j’ai beaucoup regardé de Soirées canadiennes !
Comment transformez-vous ensuite cette matière brute ?
Mélina : Lorsqu’on trouve une chanson, on l’écoute et l’analyse toutes ensemble, en se questionnant sur ce qu’on en comprend dans le propos. Après, on va faire un travail de rechercher des versions autour du même thème.
Comme on est un projet qui essaie de redonner du pouvoir aux femmes à travers les récits, si le narratif de la chanson ne nous plait pas (rire) on va aller chercher des paragraphes dans d’autres versions, on va mélanger les versions, on va couper des paragraphes s’il le faut. On veut une version qui soit plus empowering pour la femme, qui enlève des sous-entendus, etc. On a des chansons drôles, d’autres plus introspectives. Parfois, on ne change rien, parce que ces récits de femmes représentent leur passé. Par contre, on s’assure que le ton soit cohérent avec les paroles. On ne compose pas de mélodies, à l’exception de parties de turlutte parfois ajoutées dans nos arrangements. Patricia compose des airs de violon à travers tout ça pour accompagner. Finalement, on va faire l’arrangement rythmique.
Nicolas : Pour nous deux, c’est souvent Alexis qui va arriver avec une pièce au violon. On va la pratiquer ensemble, et voir ce qui nous vient naturellement. Ensuite, on revient là-dessus et on pense à ce qui s’est passé, et on essaie de trouver l’idée la plus simple.
Alexis : On travaille vraiment dans un processus de distillation. Nicolas a une approche extrêmement minimaliste à la guitare : il faut trouver un nombre d’idées restreintes, mais qui sont suffisamment puissantes pour traverser la pièce et la soutenir avec conviction. En général, la plupart de nos arrangements prennent beaucoup de temps, mais très peu en travail actif. C’est plus de repos, et surtout, enlever du matériel.
Je suis personnellement complètement obsédé par le phrasé : accentuation, ornementation, coup d’archet. Il y a donc un travail personnel assez long de familiarisation avec la pièce pour faire ressortir quelque chose qui paraît couler de source. Ça fait partie de ce long processus de maturation du répertoire.
Marie-Desneiges : On a un processus assez itératif, c’est-à-dire qu’on a un processus d’amélioration continue (on est rarement satisfait, mais on va finir par se brancher sur une version pour le CD). On cherche à accrocher l’auditeur, à concevoir des « bridges » qui lèvent... On veut que chaque pièce ait un petit plus qui la distingue des autres.
Photo : La Déferlance.
Mathieu : Contrairement à Alexis et à Nicolas, on n’est pas du tout dans cette recherche de minimalisme. C’est plutôt l’opposé : on veut sonner comme 20 alors qu’on est 4 ! Le travail d’arrangement s’échelonne sur beaucoup de temps, mais c’est un travail un peu plus actif.
Pour les chansons, on procède par aller-retour entre les paroles et la musique. De mon côté, ça part la plupart du temps de la musique, un riff qui émerge quand je m’amuse sur le piano et qui me reste dans la tête durant des semaines. Puis, on tombe sur des textes, et j’essaie de voir comment ces idées pourraient s’arrimer. Tout le monde participe ensuite activement aux arrangements. C’est beaucoup de temps, comme Alexis le mentionnait.
Je prends le chapeau de celui qui pose les questions ! De notre côté, la réaction du public par rapport à ce qu’on lui présente influence beaucoup la façon dont on arrange nos pièces. Quand Marie parle d’un processus itératif, il y a aussi cette portion-là : si la réaction du public n’est pas celle qu’on aimerait avoir, on va réfléchir à ce qui pourrait être changé, pour qu’on accomplisse notre objectif. Est-ce que tout le monde a ce processus-là ?
Mélina : Le peaufinement de nos arrangements se passe plus entre nous. Parfois, on va sentir que ce n’était pas ce qu’on voulait atteindre sur le plan de l’énergie, et on va retravailler la chanson. Ce n’est pas un reflet direct du public, mais c’est le reflet de notre envie. Mais souvent, c’est en le faisant en spectacle qu’on se rend compte que ce n’était pas satisfaisant.
Alexis : Pour nous aussi, c’est un processus plus interne qu’externe. Pour ma part, je pense beaucoup du point de vue du geste. Dans toute la musique que je fais, je me pose toujours la question : quelle est la manière la plus simple de comprendre ce geste musical ?
Est-ce que le spectacle ou l’enregistrement d’un CD sont des moteurs de créations ?
Marie-D : Pour nous, le spectacle est clairement un moteur.
Mélina : Les spectacles, c’est un bonus. De notre côté, on veut développer l’idée derrière le projet. Ça fait maintenant 3 ans qu’on est Germaine, et que ça fait réagir les gens en spectacle : on veut voir jusqu’où on peut pousser ça. On aimerait aussi aller explorer davantage l’idée de la gigue comme instrument de musique. Sortir un premier EP nous a par ailleurs aidées à se placer, parce qu’on a toujours envie de faire plus de répertoire, mais on doit avancer par étape !
Nicolas : Je suis ingénieur de son, donc l’enregistrement me passionne, et me motive beaucoup. En arrangeant, je pense déjà à la façon dont ça va sonner. Pour moi, le résultat final de la musique qu’on fait, c’est l’enregistrement.
Pourquoi est-il important d’actualiser, ou de moderniser le répertoire ?
Alexis : Ce n’est pas juste important, c’est inévitable. L’idée qu’une tradition puisse avoir une version originale, une version pure, c’est une absurdité. Ces pratiques culturelles ont été faites par des communautés et pour leur propre bénéfice. Jouer du folklore, c’est à la fois faire hommage à une pratique passée et l’amener dans le moment présent.
Mélina : Pour Germaine, il y a une nécessité de remettre à jour des chansons, pour les chanter maintenant. Les chansons sont très imagées et plusieurs récits traditionnels sont difficiles à entendre, et relatent par exemple des violences à caractère sexuel… Bien sûr, il y a un historique derrière tout ça, mais est-ce vraiment quelque chose qu’on a envie de garder ? Pour Germaine, c’est clair que non. On peut les chanter différemment, adapter le ton, et il y a plein d’autres chansons qui n’en parlent pas. Actualiser veut aussi dire remettre au goût et aux valeurs du jour. C’est important, on n’est plus dans le même contexte.
Alexis : Je trouve la démarche de Germaine vraiment intéressante. Réexplorer des chansons selon des grilles de lectures qui vont remettre en question des choses qu’on pensait acceptables et qui ne le sont pas du tout, ça fait partie de ce que cette recontextualisation peut faire.
Mais je le vois de la même manière en musique : on ne peut pas reprendre une archive qui date des années 1940, et la recréer note pour note, coup d’archet pour coup d’archet, accord pour accord. On peut le faire, mais le sens changerait drastiquement.
Marie-Desneiges : D’un côté, on veut rendre la musique à notre goût, et par la force des choses on est influencés par notre époque. On veut aussi que notre public aime ça, parce que sinon, on n’ira nulle part. Pour La Déferlance, ça doit être énergique : on pense aux arrangements en fonction de ça. On a récemment ajouté un sub dans nos arrangements, ça aide à ce que ça lève, disons !
Vos approches sont très différentes, du réflexif au festif…
Alexis : Tout le monde traverse sa vie et a besoin de pratiques culturelles et d’art dans des moments différents : de célébration, d’introspection, de communauté, ou solitaires. Par goût personnel, j’ai toujours été attiré par des formes minimalistes.
Marie-D : Quand on a commencé à jouer ensemble, on ne savait pas trop vers quoi on s’enlignait. On a pris des tounes qu’on aimait, et ça a donné un spectacle, et on ne savait même pas si ça allait être un projet qui durerait. Au fil des spectacles, on a pris la voie festive. En même temps, c’est ce qui nous faisait le plus triper. Ça serait dur de cacher que moi je tripais sur la Bottine souriante plus jeune !
Mélina : Il y a souvent des attentes pour des gigs festives… on a déjà ressenti l’obligation de mettre le monde sur le party, mais c’est peut-être à nous de redéfinir qu’est-ce que la musique traditionnelle, et d’amener de la diversité.
Vous n’allez pas non plus dans des directions très éclatées. Avez-vous des réflexions par rapport à ces tendances ?
Mathieu : Les contraintes qu’on se donne en tant que groupe c’est… rien. On ne fera probablement pas d’électro ni de heavy métal, mais quand on arrange des pièces ou que l’on compose, on se permet d’aller explorer différentes sonorités et différents univers. Notre dernier arrangement est d’inspiration latine. On reste dans le relativement conventionnel parce qu’on aime jouer ça. C’est ce qui dicte les arrangements qu’on fait, et la musique qu’on joue.
Alexis : Je pense qu’il faut éviter de penser que ces métissages sont si exceptionnels que ça. Ce qu’on a tendance à considérer comme étant du trad puriste aujourd’hui, c’est essentiellement ce qui a été créé pendant le revival, par exemple l’intégration de la guitare folk. Ces innovations se sont imposées. Il serait difficile de juger aujourd’hui des innovations qui vont faire date. À peu près tous les artistes ont le sentiment de faire une démarche qui s’inscrit dans des formes d’exploration personnelle et d’innovation. Ils le font avec beaucoup de sincérité, et ça donne des résultats extrêmement différents. J’éviterais personnellement de classifier des projets de musique traditionnelle, parce qu’en général on se rend compte que ce qu’on considère comme « normal » ou plus « pur », finalement l’est beaucoup moins qu’on pense.
Mélina : On part tous de la même archive, mais ça donne quelque chose de complètement différent, parce que c’est de l’interprétation. Dans Germaine, on reste dans une esthétique qu’on qualifie simplement de trad, par passion : c’est un matériel qui nous parle, on aime ça. Personnellement, j’ai un attachement à cette musique, qui doit venir de ce que me font sentir la musique traditionnelle et la danse traditionnelle, de mes expériences personnelles.
Je me suis questionnée récemment, pourquoi je fais de la musique et de la danse traditionnelle, et non pas, disons, du bateau-dragon ? Je pense que ce n’est pas juste une communauté. Je pense que c’est la valeur que j’accorde au caractère patrimonial de cet art, ça vient chercher quelque chose…
Alexis : Il faut se rappeler que, par définition, le folklore appartient à tout le monde. Il n’y a pas de figure d’autorité qui détermine quelle forme d’appropriation ou d’interprétation est légitime, et lesquelles ne le sont pas.
On n’entend pas tous les mêmes choses dans les mêmes chansons, on ne voit pas tous les mêmes choses dans les mêmes pas de gigues, on n’a pas tous la même relation à ce répertoire.
Je pense que d’une certaine manière c’est plus intéressant de poser cette question : quelle est votre relation à la tradition ? On peut en apprendre plus qu’en s’intéressant aux moyens musicaux qui sont mobilisés pour présenter dans une manière actuelle ce répertoire à un public.
Marie-Desneiges : C’est tellement philosophique ce qu’Alexis amène ! Pour moi c’est vraiment instinctif : c’est le plaisir ! Après ça il y a toutes les rencontres. Ce volet communautaire a renforcé ma passion, m’a donné envie de développer des projets… Mais à la base, pourquoi j’aime la musique traditionnelle ? J’ai eu trois ancêtres qui jouaient de l’accordéon… Il faut croire que ça coulait dans mes veines, même si je n’ai pas eu de contact direct… Je ne sais pas, et je ne cherche pas trop à le comprendre non plus !
Mathieu : Comme Marie, je perçois ça de façon très instinctive. C’est un peu comme demander à quelqu’un pourquoi il aime ça écouter du rock. J’aurais de la difficulté à expliquer pourquoi j’aime ça davantage qu’un autre style de musique.
Nicolas : Comme pour tout le monde, c’est dur à expliquer. Mais chaque fois, je repense au premier violoneux que j’ai entendu : j’étais hypnotisé par sa musique. Mes grands-parents avaient une cassette de la Soirée canadienne, et il y avait un monsieur qui jouait le Reel du pendu ; j’ai dû écouter la cassette mille fois. Aujourd’hui encore, je ressens la même chose quand j’entends un bon violoneux. Et je suis toujours à la recherche de ça.
Alexis : le folklore, c’est une pratique qui se suffit à elle-même. Quand on lit un programme de musique classique, c’est toujours : « vous allez entendre une des œuvres les plus importantes de l’année 1750 ! » Le folklore, ça n’a pas besoin d’être la plus grande pratique artistique de l’histoire, la plus belle musique du monde, les plus belles chansons… Mais ça n’a pas empêché les gens de jouer cette musique, de chanter ces chansons, de danser, de conter. Ce sont des gestes que j’ai envie de porter moi-même et que je ne veux pas voir disparaître. C’est presque un miracle que ces gestes aient survécu au temps. Si quelqu’un connaît une super belle chanson et qu’il ne la joue plus jamais, cet air-là disparaît. Il y a un signe d’amour dans la survivance même de ces gestes qui est extrêmement touchant ; ça explique beaucoup mon amour pour cette pratique.
Mélina : Je ressens ce même attachement à la musique. Le fait qu’une chanson ait été transmise de génération en génération, chantée par ces femmes, dans un contexte particulier… C’est un honneur de la rechanter dans un contexte moderne où mes droits et ma position de femme sont vraiment différents, et d’honorer tous ces récits féminins.
Cet entretien a été revu et condensé pour plus de clarté