L’an dernier se tenait le cinquantième anniversaire des Archives de folklore de l’Université Laval. Pour souligner cet événement, le Centre de valorisation du Patrimoine vivant (CVPV) entreprit de produire un disque à partir des documents d’enquête que l’on y retrouve. De là est né Le Miroir d’argent. Ce disque compact a donc été produit par le CVPV en collaboration avec les Archives de folklore qui sont constituées du plus important fonds sonore traitant des francophones en Amérique du Nord. Le Miroir d’argent est la deuxième production sonore issue de ces archives. On se rappellera que les Archives de folklore avaient déjà produit, voici plusieurs années, le disque Acadie-Québec.
Le Miroir d’argent contient trente-cinq pièces du répertoire traditionnel qui sont interprétées par trente-huit chanteurs et musiciens. En alternance, nous retrouvons des chansons, des airs de violon, d’accordéon, d’harmonica, de guimbarde et de turlutte. La majorité des pièces sont interprétées a capella, donc sans accompagnement. Aride ? Pas nécessairement, tout dépend dans quel contexte on écoute ce disque. Il faut préciser que les enregistrements que nous entendons sont des documents d’enquête recueillis sur les lieux même de la tradition et de ce fait n’étaient pas destinés à être mis sous forme de disque. Il arrive que la qualité d’enregistrement varie d’une pièce à l’autre puisque les moyens pour enregistrer pouvaient différer selon les chercheurs et les époques. Mentionnons à ce titre que le contenu de ce disque réfère à des enregistrements couvrant les années 1944 à 1978. Le disque témoigne également de l’étendue des recherches effectuées durant ces années. Il nous livre des documents recueillis au quatre coins de la province ainsi qu’au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
Le disque est accompagné d’un livret qui situe pour chacune des interprétations l’endroit, le lieu et la date du collectage, ainsi que le nom de l’interprète et du collecteur. On y retrouve également les paroles des chansons ainsi que des commentaires instructifs sur les pièces instrumentales. Le Miroir d’argent nous offre l’occasion de découvrir en toute simplicité, par 1’entremise de ces chansons et airs de musique, un fragment de la mémoire collective. Les interprétations que l’on y retrouve sont exécutées avec une rare authenticité. Il est certain que plusieurs y trouveront leur compte. Les Archives de folklore disposent d’un matériel sonore considérable, il est donc à souhaiter qu’elles s’associent de nouveau afin de nous livrer encore une fois ces documents trop longtemps conservés dans des voûtes. En terminant, si un jour vous êtes déprimés, écoutez le numéro trente-deux.