Le Prix Mnémo 2009 est décerné cette année à Jean-Nicolas Orhon pour l’excellence de son film Tant qu’il reste une voix .
La remise du Prix a eu lieu samedi dernier, le 12 décembre, à la Maison de la culture Villeray — Saint-Michel — Parc-Extension (Salle le Prévost) dans le cadre de la Virée dans Villeray, organisée conjointement par la Société pour la promotion de la danse traditionnelle québécoise (SPDTQ) et la Maison de la culture.
Tant qu’il reste une voix est une réflexion poétique sur la mémoire et le collectage qui épouse le regard et le parcours de Francine Brunel-Reeves. Sur les traces de La Blanche Biche — une chanson qui la passionne, transmise de bouche à oreille, d’une culture à une autre et d’un océan à l’autre depuis des siècles — elle remonte aussi le fil de sa propre vie.
Le cinéaste Jean-Nicolas Orhon rend hommage de très belle façon à la mémoire, au temps, à la passion. La démarche ethnologique est bien située. Francine Brunel-Reeves place bien ses mots, ses idées et ses émotions tandis que les divers intervenants, du chanteur au chercheur, donnent un appui solide au discours ethnologique qui met en valeur la tradition orale par le fil conducteur de la Blanche Biche.
De plus, la mise en images, le choix des intervenants et l’utilisation d’archives contribuent à faire sentir la continuité dans le temps. Ce patrimoine oral et souvent intangible voyage au gré des souvenirs et des apparitions dans les répertoires de l’un ou de l’autre. Comme dit si bien Francine, il renaît à chaque fois , c’est une de ses beautés. On fait comprendre aux gens que ce n’est pas que passéiste tout ça. On met en relief la possibilité de recherche sur chaque chanson mais surtout la passion qui anime autant les chercheurs que les amateurs ou les simples passeurs. On y sent aussi le plaisir, la convivialité, le partage !
Le Jury du Prix Mnémo : Robert Bouthillier, Élizabeth Gagnon, Normand Legault.
TANT QU’IL RESTE UNE VOIX
Un documentaire de Jean-Nicolas Orhon
2008, 52 minutes, HD, couleur
Scénario : Jean-Nicolas Ohron et Isabelle Roy
Production : Films Camera Oscura
Producteur : Christine Falco
Directeur photo : Vincent Chimisso
Musique : Simon Bellefleur
Montage : Étienne Gagnon et Jean-Nicolas Ohron
Disponible aux Distributions Netima. Vous pouvez l’acheter en ligne au coût de 25$.
Synopsis du film
À l’ère de l’éphémère, des phénomènes de mode et de la vie qui va de plus en plus vite, Francine Brunel-Reeves va à contresens et fait figure de rareté.
Depuis bon nombre d’années, elle consacre une partie de sa vie à l’histoire d’une chanson vieille de plusieurs siècles. La Blanche Biche se transmet en effet de bouche à oreille, d’une culture à une autre, d’un océan à l’autre, depuis plus de mille ans.
En compagnie de Francine, nous suivons le trajet de cette chanson. Dans Charlevoix, Francine retrouve les gens qu’elle a enregistrés et collectés au fil des ans. En France, Francine retourne sur les traces de son passé et d’une vie déjà liée au chant. À Montréal, dans son appartement, elle nous invite à entrer dans son univers.
Le temps passe et Francine ressent l’urgence de transmettre « son trésor », de léguer son savoir.
Par un collage de différentes textures et matières audiovisuelles, ce documentaire propose une réflexion sur la fragilité de notre mémoire et la valeur inestimable du collectage.
Biofilmographie de Jean-Nicolas Orhon, réalisateur
En 2001, suite à ses études en cinéma et en anthropologie, Jean-Nicolas Orhon fonde la maison de production Filmenbulle dont la mission vise la réalisation de films documentaires à caractère social ou culturel. Il y réalise notamment Asteur (2003), portant sur la survie de la langue et de la culture française en Louisiane et diffusé dans plusieurs festivals. En 2006, Jean-Nicolas Orhon coproduit Tiens ferme de Sébastien Patenaude, un documentaire-choc sur la vie après l’échec d’un suicide. En 2007, il réalise le court métrage documentaire Comptine. En 2008, il réalise le court métrage de fiction Tu t’souviens-tu ? et en cosigne l’écriture. La même année, il termine le moyen métrage documentaire Tant qu’il reste une voix, produit par Les Films Camera Oscura.
Tout en développant ses propres projets, Jean-Nicolas Orhon collabore à plusieurs films comme monteur (La dernière conversation - 2004 et Moli qui, l’énigme Molinari – 2006 de Jocelyne Légaré), caméraman (Sexcursion - 2006 d’Alexandre Frenette) et participe à plusieurs postes de la production audiovisuelle.
Utilisant le cinéma comme outil de la mémoire et indice du temps, Jean-Nicolas Orhon alterne entre fiction et documentaire. Il travaille présentement à la scénarisation de Carrés jaunes sur fond vert, un court métrage de fiction portant sur les secrets des œuvres d’art, tout en développant un projet documentaire sur le phénomène mondial des bidonvilles — lieu de gestation urbaine qui représente aussi la mémoire et le passé d’une communauté.